Cas vécu : faillite ou budget

En juillet 2015, Fred* me téléphone pour me rencontrer rapidement pour une situation difficile de financement familial. Il a besoin de 5000 $ pour lundi à 13 h. Lors de ma première rencontre, je regarde le bilan approximatif du couple :

  • Actif : Leur maison vaut environ 300 000 $.
  • Passif : L’hypothèque de 227 000 $ est amortie sur 21 ans. Les cartes et les marges ont un solde de 105 000 $ et plusieurs taux d’emprunt dépassent les 10 %. Finalement, ils ont emprunté environ 50 000 $ à des proches.
  • Le revenu mensuel de Fred est de 6 600 $ et celui de Délima de 2 500 $.

Comment ont-ils fait pour être si proches de la faillite ? Cette fois, ce ne sont pas les restaurants, les billets de loto ou des dépenses de consommation. Le couple m’avoue qu’ils ont fait plusieurs voyages de luxe ces dernières années. Délima payait les comptes et Fred ne regardait rien. De déficit en déficit, Délima espérait et se disait depuis trois ans : « Ça va s’arranger ».

Le budget est souvent un sujet tabou en famille. Il faut en parler.

Malgré mon expérience de plusieurs années en budget personnel, une telle situation me semblait désespérée.

Mais l’analyse rigoureuse de tous les points du dossier m’a aidé à trouver une solution :

  • Le revenu familial de 9 100 $ par mois est nettement au-dessus de la moyenne. J’ai calculé leur ratio d’endettement et j’ai obtenu 24 % seulement.
  • Une personne très généreuse dans l’entourage du couple était prête à leur prêter 115 000 $ pour leur permettre de rembourser les dettes comportant des taux élevés.
  • Fred et Délima sont à l’âge de pierre pour leur budget. Pourront-ils compiler leurs revenus et leurs dépenses au dollar près comme le suggère ma méthode éprouvée en trois étapes : budget, revenus/dépenses et ÉCARTS ? Je leur demande donc de faire un budget réaliste durant la fin de semaine et de me voir lundi matin. À ce moment-là, je pense sincèrement qu’ils trouveront ma méthode un peu trop simple pour gravir cette grosse montagne.

Surprise : ils me reviennent le lundi matin avec un budget réaliste qui montre un surplus annuel. Ils ont travaillé environ 20 heures pour compiler tous les postes. Ils ne veulent pas faire faillite : ils sont très motivés par leurs jeunes enfants et leur désir de ne pas subir le regard des autres.

Conclusion : Le couple compile ses transactions quinze minutes par jour. Avant de faire une dépense, ils se questionnent si elle est inscrite dans leur budget. Ils ont coupé plusieurs dépenses non essentielles mais ils m’avouent que c’est vivable. Le couple est venu me voir tous les mois pendant un an pour valider leurs revenus et leurs dépenses pour garder le cap sur leurs objectifs. Leurs résultats sont meilleurs que le budget annuel de janvier 2016.

À leur ami qui me les a recommandés, à leur prêteur des plus généreux et à ce couple, je vous félicite et vous remercie de me permettre de vous citer en exemple.

N’hésitez pas à compiler vos revenus et vos dépenses. Vous y gagnerez à tout coup.

Au plaisir de vous encourager à le faire.

Donald Lévesque

*Fred et Délima sont des noms fictifs pour cacher l’identité de mes clients.