Archives mensuelles : juin 2015

Don d’un bien d’un parent à un enfant

En guise de rappel des règles d’attribution au Canada, un parent peut donner un montant d’argent à un enfant majeur sans impact fiscal.

Si le montant d’argent est donné à un enfant mineur ou au conjoint, les intérêts et les dividendes seront imposés au parent et le gain en capital sera imposé au bénéficiaire.

Si le parent donne un bien à un enfant majeur, la transaction sera présumée avoir été faite à la juste valeur marchande (JVM).

Par exemple, un parent qui décide de donner un chalet, un terrain ou des actions à son enfant sera imposé sur le gain en capital imposable de la transaction.

Si un chalet a coûté 40 000 $ (prix de base rajusté ou PBR) et que la valeur inscrite dans les taxes municipales est de 160 000 $, le gain en capital serait de 120 000 $. Cette valeur n’est pas nécessairement la JVM et le gouvernement pourrait la contester. L’idéal est de demander à un évaluateur agréé de déterminer la JVM au moment de la vente.

Si la JVM est de 200 000 $, le gain en capital devient 160 000 $ pour le parent. Le gain en capital imposable de 50 %, soit 80 000 $, augmentera le revenu total du parent et touchera plusieurs crédits. Le montant dû d’impôt sera de 40 000 $ au maximum. Ce montant peut être payé par l’enfant.

Si le parent vend le chalet à rabais à son enfant, le fisc va le découvrir et demandera au parent de payer l’impôt de la transaction en lien avec la JVM. En plus, l’enfant aura un PBR de 40 000 $ seulement. Lors de la vente du chalet par l’enfant, l’impôt à payer ne sera pas basé sur le nouveau PBR de 200 000 $.

Le montant d’impôt à payer de ce type de transaction peut être estimé avant d’effectuer la transaction.

Donald Lévesque

 

 

Cotiser au REER : pas pour tous

Les institutions financières encouragent beaucoup leurs clients à cotiser au REER. Au point de vue fiscal, est-ce toujours le meilleur placement ?

C’est facile de répondre non et voici pourquoi.

La plupart du temps, une cotisation au REER diminuera le revenu imposable de l’année et procurera un remboursement additionnel ou un solde dû inférieur. Les revenus gagnés ne seront pas imposables et le retrait du REER à la retraite devrait coûter moins d’impôt si le revenu imposable est inférieur à celui qui existait avant la retraite.

Mon premier exemple arrive assez souvent. La personne gagne moins de 30 000 $ par année ET prendra sa retraite à compter de 65 ans (1). Elle ne possède pas beaucoup d’épargne.

Pour cette personne, le décaissement du REER à compter de 65 ans risque fort de baisser le Supplément de revenu garanti (SRG) de 50 %. Elle pourrait payer de l’impôt en plus.

Cette personne devrait peut-être cotiser au Compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Les revenus du CELI ne sont pas imposables et ne changent pas le calcul du SRG.

Autre exemple : un travailleur autonome a un bon revenu total mais a un revenu imposable de 8 000 $ après les dépenses. Ce revenu imposable est donc inférieur au crédit personnel non-remboursable. La cotisation REER ne changerait rien à cette année fiscale et elle serait reportée à une année future.

Pour toute question à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter.

Donald Lévesque

(1) Confirmé dans l’article publié par Valérie Dufour dans le journal Le Devoir du 23 avril 2003 avec le sous-titre « Selon une publication de l’Institut C.D. Howe, cette stratégie serait pratiquement inutile pour les gens à faible revenu. »